Ce panel a permis aux différents intervenants de revenir sur les réalités concrètes de l’entrepreneuriat, en abordant les étapes du démarrage, les défis opérationnels, les besoins en termes de financement, la gestion des ressources humaines, ainsi que les enjeux liés à la transformation numérique.
Prenant la parole à cette occasion, Moncef Belkhayat, PDG de Dislog Group, a livré un témoignage sur son parcours entrepreneurial. Il a insisté sur l’importance du « mindset » de l’entrepreneur, fait de prise de risques, de sacrifices et de résilience.
Pour lui, « être entrepreneur, c’est accepter d’échouer, de souffrir, généralement pendant cinq ans, avant de goûter à la réussite ».
M. Belkhayat a rappelé que l’ego est le véritable ennemi de l’entrepreneur, appelant à opérer un changement de mentalité autour de l’échec et à mettre en place une législation sur la faillite permettant à ceux qui trébuchent de repartir, rapporte la MAP.
La capacité à lever des fonds et à apprendre à travailler avec l’argent d’autrui constitue une compétence déterminante pour tout entrepreneur, a-t-il estimé, invitant les jeunes à se constituer un réseau solide dès leurs premières expériences en entreprise, en misant sur la rigueur et l’éthique professionnelle.
Pour sa part, Chaibia Balbzioui Alaoui, PDG de BCSS Industrie et ingénieure en structures métalliques de formation, a livré un témoignage marquant qui incarne la singularité de son parcours de femme entrepreneuse dans un univers industriel encore largement dominé par les hommes.
« Etre une femme entrepreneuse est une chose. Evoluer dans l’industrie lourde en est une autre. Pourtant, la femme marocaine démontre son efficacité dans tous les secteurs », a-t-elle souligné avec conviction.
Créée de manière autonome, son entreprise, BCSS Industrie, emploie aujourd’hui 200 collaborateurs et intervient dans des secteurs stratégiques comme le naval ou les équipements industriels.
« J’apporte des solutions sur mesure à mes clients, notamment à de grands groupes tels que l’OCP ou Akwa Group », a précisé Mme Balbzioui Alaoui, insistant sur l’importance de l’écoute et de l’agilité dans la relation client.
A la tête d’Innoflex, société spécialisée dans la fabrication de mousse pour matelas, Mohamed El Yacoubi a, quant à lui, partagé le récit d’une success story construite en huit ans.
Parti d’un capital de 100.000 dirhams, M. El Yacoubi est aujourd’hui à la tête du troisième acteur du marché national, avec deux unités industrielles et 350 collaborateurs.
Misant sur l’innovation, il a d’abord ciblé des marchés de niche avant d’élargir son offre au grand public.
Pour lui, la réussite passe par une maîtrise fine du processus industriel. « Un entrepreneur est avant tout un homme de terrain. Il doit connaître les machines, comprendre chaque étape. C’est cette immersion qui forge le véritable leadership entrepreneurial », a relevé M. El Yacoubi.
Revenant sur les difficultés initiales, le chef d’entreprise a cité les obstacles au recrutement dans certaines zones industrielles comme Had Soualem, ainsi que la relation entre le secteur bancaire et les jeunes entrepreneurs porteurs de projets.
Placée sous le thème « Inspirer pour transformer », cette 1ère édition du Carrefour de la TPME a mis en lumière les avancées significatives accomplies au cours des dernières années en matière d’amélioration de l’environnement des TPME, tout en soulignant les défis persistants à relever pour renforcer leur compétitivité, leur résilience et leur accès aux opportunités.